
Crédit, déduction et réduction d’impôt : quelle est la différence ?

Difficile de ne pas confondre crédit, déduction et réduction d’impôt. Pourtant, certaines informations sont importantes à connaître afin de comprendre en quoi ils diffèrent et surtout comment les utiliser au mieux. Voyons cela ensemble tout de suite.
Psss ! Nous venons de sortir la seconde édition de notre guide patrimonial spécial dirigeant. Il est tout beau, tout frais et mis à jour de la loi de finances 2025 !
Nous y détaillons les différentes étapes de la vie de l’entreprise :
✅ Comment faire vivre l’entreprise ?
✅ Comment protéger les associés et la famille ?
✅ Comment transmettre aux héritiers ?
✅ Comment vendre l’entreprise ?
✅ Et enfin, comment structurer une action philanthropique ?
Vous y trouverez aussi des repères fiscaux ainsi que de nombreuses données et infographies… C’est une véritable mine d’or, tant pour son contenu que pour son aspect technique, qui répondra aux questions des dirigeants d’entreprise, mais également aux interrogations des experts-comptables, notaires et avocats fiscalistes. Téléchargez-le vite, c’est gratuit 😊 !
LE CRÉDIT D’IMPÔT
Le crédit d’impôt est une somme déductible de l’impôt sur le revenu. Il permet donc de diminuer l’impôt à payer. Mais ce n’est pas tout ! Si le montant dépasse celui de votre impôt ou si vous êtes non imposable, l’administration fiscale vous remboursera la différence. Joli, n’est-ce pas ?
Il existe plusieurs solutions qui permettent d’obtenir un crédit d’impôt :
- Les frais de garde d’enfants → 50 % des dépenses, dans la limite de 3 500 € par enfant ;
- L’emploi à domicile (aide-ménagère, jardinage, garde) → 50 % des dépenses, dans la limite de 12 000 € à 20 000 € selon la situation ;
- Installation d’équipements pour personnes âgées ou handicapées → 25 % des dépenses, dans la limite de 5 000 € pour une personne seule et 10 000 € pour un couple ;
- Installation d’une borne de recharge pour voiture électrique → 75 % des dépenses, dans la limite de 500 € par borne ;
- Cotisations syndicales → 66 % du montant versé, automatiquement pris en compte si cela a été déclaré ;
- Formation des dirigeants d’entreprise (TPE/PME) → réservé aux chefs d’entreprise et calculé selon le nombre d’heures de formation
| Comment ça fonctionne ?
Exemple 1 : Amanda doit payer 1 500 € d’impôt sur le revenu. L’année dernière, elle a fait garder ses deux enfants en bas âge. Elle doit donc récupérer un crédit d’impôt d’une valeur de 900 €. Comme elle paie des impôts, le montant du crédit d’impôt sera déduit de ce qu’elle doit au fisc. Elle ne devra ainsi plus que 600 € au lieu de 1 500 €.
Exemple 2 : André ne paie pas d’impôt et souffre depuis peu d’une perte d’autonomie. Pour adapter son logement à ses nouveaux besoins, il a fait installer un monte-escalier et des barres d’appui dans sa salle de bain. Le coût total des travaux s’élève à 1 200 €, dont 25 % sont éligibles au crédit d’impôt, soit 300 €.
Comme André n’est pas imposable, l’administration fiscale ne peut pas imputer ce montant sur un impôt existant. Elle lui versera donc directement la somme de 300 € au moment du solde de l’impôt, généralement au cours de l’été.
✅ Le crédit d’impôt est très intéressant, car tout le monde peut en profiter. En effet, pas besoin d’être imposable pour cela. Par ailleurs, il n’y a aucune perte. Effectivement, si le montant du crédit d’impôt est supérieur au montant à régler, l’excédent vous sera alors remboursé !
LA RÉDUCTION D’IMPÔT
La réduction d’impôt fonctionne différemment du crédit d’impôt. Même si celle-ci est encore une fois calculée sur l’impôt sur le revenu, la réduction d’impôt ne permet pas de compensation. L’excédent (s’il y en a), n’est donc pas remboursé.
Vous l’aurez donc compris, la réduction d’impôt ne concerne que les personnes imposables. De ce fait, ceux qui ne payent pas d’impôt ne pourront pas en profiter.
Voici la liste de ce qui peut vous permettre de réduire vos impôts :
- Les dons à des associations → 66 % à 75 % du montant donné, dans la limite de 1 000 €. Plafond : 20 % du montant imposable ;
- Les frais de scolarité des enfants → 61 € pour le collège, 153 € pour le lycée, 183 € pour les études supérieures ;
- Les investissements locatifs (Pinel, Denormandie, Loc’Avantages) → Réduction répartie sur plusieurs années, en échange d’un engagement à louer le bien ;
- Les placements dans les PME (FIP, FCPI) → réduction de 18 % à 25 % du montant investi. Plafond annuel de 50 000 € pour un célibataire, 100 000 € pour un couple ;
- Les investissements dans le cinéma (Sofica) → Réduction jusqu’à 48 % du montant investi. Plafond de 18 000 € par an ;
- Frais en maison de retraite (hébergement + dépendance) → Réduction de 25 % des frais payés, dans la limite de 10 000 € de dépenses par personne
| Comment ça fonctionne ?
Exemple 1 : Gabrielle doit payer 1 000 € d’impôt sur le revenu. Elle a investi dans un bien immobilier ancien situé dans une commune éligible au dispositif Denormandie. Après avoir réalisé des travaux de rénovation représentant au moins 25 % du coût total de l’opération, elle s’engage à louer le logement pendant 9 ans. Cela lui donne droit à une réduction d’impôt de 18 % du prix de revient du bien, répartie sur 9 ans.
Si cette réduction d’impôt annuelle est de 1 400 €, elle dépasse son impôt dû de 1 000 €. Dans ce cas, Gabrielle ne paiera pas d’impôt cette année, mais les 400 € excédentaires ne seront ni remboursés ni reportés sur les années suivantes.
Exemple 2 : Julien doit payer 5 000 € d’impôt sur le revenu. L’année dernière, il a investi 10 000 € dans un FCPI, afin de soutenir des entreprises innovantes tout en réduisant ses impôts. Ce type d’investissement lui donne droit à une réduction d’impôt de 25 % du montant investi, soit 2 500 €. Julien verra donc son impôt sur le revenu passer de 5 000 € à 2 500 €.
🔒 Limite : seuls les contribuables imposables en profitent.
LA DÉDUCTION FISCALE
La déduction d’impôt ne concerne encore une fois que les personnes imposables. Elle permet également de réduire les impôts sauf que la déduction fiscale intervient avant même de remplir la déclaration. Elle se calcule donc sur le revenu global et non sur l’impôt sur le revenu.
Plusieurs solutions permettent de déduire les impôts, comme :
- Les pensions alimentaires versées → Plafond variable selon la situation ;
- Les frais professionnels (frais réels) → Possibilité de déduire les frais réels au lieu d’un abattement automatique de 10 % ;
- Les versements sur un Plan Épargne Retraite (PER) → Plafond de 10 % des revenus d’activité professionnelle, avec un maximum de 37 094 € pour les salariés en 2025(1) ;
- Le déficit foncier (location nue) → Déduction jusqu’à 10 700 € par an de déficit sur le revenu global, s’applique aux charges excédant les loyers perçus
- Cotisations d’épargne retraite Madelin (pour les indépendants) → Déductibles dans certaines limites (différentes du PER classique)
- Abattement spécifique pour personnes âgées ou invalides → Si le revenu n’excède pas un certain seuil, abattement spécifique sur le revenu imposable
- Le statut LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel) → Il ne donne pas lieu à une réduction d’impôt, mais permet, en régime réel, de déduire les charges (intérêts d’emprunt, travaux, frais…) et surtout d’amortir le bien. Résultat : les loyers perçus peuvent être fiscalement neutralisés pendant plusieurs années, ce qui revient à ne pas payer d’impôt sur ces revenus locatifs, tout en constituant un patrimoine.
| Comment ça fonctionne ?
Exemple 1 : Marc a versé l’année dernière 4 200 € de pension alimentaire pour ses deux enfants. Son revenu global était de 33 000 €. Grâce à la déduction de cette pension, son revenu imposable passe à 28 800 €.
Avant la déduction, Marc était dans la tranche à 30 %. Après déduction, il repasse tout juste dans la tranche à 11 %, ce qui réduit fortement l’impôt à payer.
Exemple 2 : Natasha est cadre. Son revenu annuel s’élève à 60 000 € et le restera ainsi jusqu’à la fin de sa carrière. Sa Tranche Marginale d’Imposition (TMI) est donc de 30 %. Afin de préparer sa retraite, elle décide de souscrire un Plan Épargne Retraite (PER). Elle peut déduire de son revenu imposable jusqu’à 10 % de ses revenus d’activité, soit 6 000 € par an. Ce montant viendra réduire son revenu fiscal de référence. Grâce à sa TMI de 30 %, cette déduction lui permet de diminuer son impôt sur le revenu de 1 800 € (30 % de 6 000 €).
En plus d’économiser de l’impôt, Natasha fait fructifier son épargne sur le long terme dans un cadre fiscal avantageux.
📉 Effet indirect, mais puissant, surtout avec une TMI élevée.
PEUT-ON CUMULER RÉDUCTION, DÉDUCTION et CRÉDIT D’IMPÔT ?
Oui, tout à fait. Il est possible de bénéficier des trois types d’avantages fiscaux en même temps. L’administration applique d’abord les déductions, puis les réductions et enfin les crédits. Cela permet d’éventuellement annuler l’impôt, puis d’obtenir un remboursement en cas de crédit supérieur au montant dû.
TABLEAU RÉCAPITULATIF
Type | Bénéficiaires | Agir sur | Remboursable ? | Exemples |
Déduction d’impôt | Imposables uniquement | Revenu imposable | Non | PER, pension alimentaire, déficit foncier |
Réduction d’impôt | Imposables uniquement | Impôt sur le revenu | Non | Dons, scolarité, Pinel, FIP |
Crédit d’impôt | Tous | Impôt sur le revenu | Oui | Garde, aide à domicile, travaux éco |
| Ce qu’il faut retenir
- Le crédit d’impôt est le plus souple, car remboursable, même sans impôt ;
- La réduction d’impôt est utile, mais non restituable si vous ne payez pas d’impôt ;
- La déduction fiscale agit sur le revenu, avec un impact dépendant de votre TMI ;
- Il est possible de cumuler les trois.
L’AVIS DE NOTRE EXPERT

Laurent couturier, associé membre du Cercle Hubsys et dirigeant de PFC – Patrimoine Finances Conseils à Lyon – Tél. : 04 81 13 24 80
« Comprendre les différences entre crédit, réduction et déduction d’impôt est fondamental pour toute stratégie patrimoniale bien pensée. Ces mécanismes ne sont pas interchangeables : chacun a sa logique, ses conditions, et surtout, ses opportunités. En cabinet, nous travaillons à marier ces outils fiscaux avec une approche patrimoniale structurée. Il ne s’agit pas simplement de « payer moins d’impôts », mais de construire du sens et de la valeur sur le long terme.
Prenons par exemple les GFI (Groupements Forestiers d’Investissement) ou les GFV (Groupements Fonciers Viticoles) que nous proposons à nos clients. Ces placements offrent une réduction d’impôt sur le revenu allant jusqu’à 25 % des sommes investies, sous conditions de durée de détention. Mais leur force ne s’arrête pas là. Ce sont des supports tangibles, adossés à un patrimoine réel : forêts ou domaines viticoles ; Ils participent à la préservation du patrimoine naturel et agricole français ; Ils s’intègrent dans une logique de transmission, avec de potentielles exonérations partielles de droits en cas de succession ou donation ; Ils peuvent être un outil de diversification prudente, car peu corrélés aux marchés financiers.
Voilà une parfaite illustration de la réduction d’impôt qui a du sens. On combine efficacité fiscale, impact environnemental et cohérence patrimoniale. → Plus d’informations sur : www.gf-patrimoine.fr)
En parallèle, d’autres dispositifs – comme le Plan Épargne Retraite (PER) – jouent sur la déduction fiscale, idéale pour ceux qui se situent dans une tranche marginale d’imposition élevée. Et pour des publics plus larges, les crédits d’impôt, comme l’emploi à domicile, sont accessibles même sans être imposables.
L’essentiel est de combiner ces mécanismes avec méthode, selon votre profil, vos revenus, vos projets de vie. La fiscalité, bien utilisée, devient un levier de performance patrimoniale, et non une simple charge.
N’attendons pas le mois de mai pour nous poser les bonnes questions. Structurons, investissons, transmettons… intelligemment. »
Vous avez besoin d’aide pour optimiser votre fiscalité ? Prenez contact avec nous via le formulaire ci-dessous. Un Conseiller en Gestion de Patrimoine vous rappellera pour étudier votre situation et vous proposer des solutions concrètes et personnalisées.
(1) Pour les travailleurs non-salariés (TNS), le plafond est plus avantageux et peut aller jusqu’à 87 135 € en 2025, selon une formule spécifique (article 154 bis du CGI). N’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus sur le sujet.