
La rémunération du dirigeant, comment bien la structurer ?

Quand on est dirigeant, on se préoccupe souvent de la croissance de l’entreprise, de sa stratégie commerciale, de la fidélisation des équipes, etc. Mais on en oublie parfois l’essentiel : comment se rémunérer intelligemment ? Pourtant, structurer efficacement sa rémunération est un levier puissant, à la fois pour renforcer ses revenus, alléger la fiscalité, préparer l’avenir… mais aussi pour éviter de se retrouver coincé par des décisions mal calibrées.
Voici dans cet article les grandes clés à connaître pour bâtir un vrai package de rémunération sur mesure, sans négliger les conséquences sociales, fiscales et patrimoniales.
Psss ! Nous venons de sortir la seconde édition de notre guide patrimonial spécial dirigeant. Il est tout beau, tout frais et mis à jour de la loi de finances 2025 !
Nous y détaillons les différentes étapes de la vie de l’entreprise :
✅ Comment faire vivre l’entreprise ?
✅ Comment protéger les associés et la famille ?
✅ Comment transmettre aux héritiers ?
✅ Comment vendre l’entreprise ?
✅ Et enfin, comment structurer une action philanthropique ?
Vous y trouverez aussi des repères fiscaux ainsi que de nombreuses données et infographies… C’est une véritable mine d’or, tant pour son contenu que pour son aspect technique, qui répondra aux questions des dirigeants d’entreprise, mais également aux interrogations des experts-comptables, notaires et avocats fiscalistes. Téléchargez-le vite, c’est gratuit 😊 !
Salaires, dividendes, épargne salariale… quelles options pour le dirigeant ?
Commençons déjà par une réalité simple. Il n’existe pas de solution unique, car chaque situation de dirigeant est différente. C’est pourquoi la rémunération se construit comme un écosystème, fondé sur trois piliers principaux :
- Les revenus immédiats (salaires, primes, remboursements de frais, dividendes…)
- Les revenus différés (épargne salariale, PER, retraite supplémentaire…)
- La valorisation du patrimoine personnel et professionnel (placements, immobilier d’entreprise, cession de titres, etc.)
C’est l’équilibre entre ces éléments qui fait toute la différence. Et cette alchimie dépend d’un cocktail de critères : forme juridique de l’entreprise, statut du dirigeant, situation familiale, niveau de revenu souhaité, objectifs de retraite ou de transmission, etc.
Rémunération immédiate : faut-il se verser un salaire ?
Il n’existe pas de réponse universelle ici non plus, car tout dépend du cadre juridique dans lequel le dirigeant évolue.
Dans une SAS ou une SA, par exemple, le président est assimilé salarié. Ses revenus sont alors soumis aux charges sociales du régime général. Cette solution est coûteuse (jusqu’à 79 % de la rémunération nette), mais la protection sociale est bonne.
A contrario, dans une SARL, le gérant majoritaire est affilié au régime des indépendants (TNS). Cette solution prévoit moins de charges (environ 45 %), mais la protection sociale est plus faible.
Si vous êtes en phase de lancement, ou si la société n’a pas encore les moyens de vous rémunérer confortablement, nous vous conseillons de commencer par une stratégie prudente, avec une rémunération modeste, que vous compléterez par d’autres leviers.
🔔 Bon à savoir
Le remboursement de frais professionnels est bien souvent sous-estimé. Pourtant, c’est une forme de rémunération indirecte non imposable… à condition qu’elle soit bien justifiée. Attention donc à ne pas l’oublier 😉 !
Dividendes, une fausse bonne idée ?
En apparence, les dividendes ont tout pour plaire. Effectivement :
- Il n’y a pas de charges sociales en SAS ou SA ;
- La flat tax est à 30 %, qui peut être plus douce que l’Impôt sur le Revenu classique ;
- C’est une forme de rémunération souple et modulable d’année en année
Mais attention, il ne faut pas oublier que les dividendes ne sont versés qu’en cas de bénéfice distribuable. De plus, dans certaines situations (pour les gérants majoritaires de SARL notamment), une part des dividendes est soumise aux cotisations sociales.
🔔 Bon à savoir
Une bonne stratégie consiste souvent à mixer salaire et dividendes selon votre niveau d’imposition marginal, la couverture sociale souhaitée et vos besoins en trésorerie.
Épargne salariale et PER, des revenus différés à ne pas négliger
Sachez que de plus en plus de dirigeants cherchent à capitaliser pour leur avenir, tout en optimisant leur fiscalité, et c’est une bonne chose !
Les dispositifs d’épargne salariale (intéressement, participation, abondement) sont particulièrement attractifs pour les entreprises de moins de 50 salariés, qui bénéficient d’une exonération du forfait social.
Le PER (Plan d’Épargne Retraite) est aussi un outil redoutable. En effet :
- Il permet de déduire les versements de son revenu imposable ;
- L’épargne est hors IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière) ;
- Et en cas de départ à la retraite ou d’acquisition de la résidence principale, les sorties sont souples (capital ou rente).
Et cerise sur le gâteau, le PER peut être alimenté via l’épargne salariale ou via des versements volontaires, selon le profil du dirigeant 😉 !
Le compte courant d’associé, un levier souvent oublié
Vous avez peut-être injecté de l’argent dans votre société pour lui permettre de se développer. Sachez que ce capital peut vous rapporter des intérêts via un compte courant d’associé rémunéré.
Les avantages ici sont multiples :
- Ces intérêts sont déductibles pour la société ;
- Ils ne génèrent pas de charges sociales ;
- Ils sont imposés au PFU ou au barème IR, au choix.
Mais attention toutefois au taux maximum applicable. Il doit effectivement rester dans la limite des taux moyens du marché fixés par l’administration.
Optimiser aujourd’hui ou valoriser demain ? Le dilemme du dirigeant
Un dirigeant est souvent tiraillé entre deux objectifs légitimes :
- Se rémunérer confortablement à court terme ;
- Ou capitaliser sur la croissance de l’entreprise pour en maximiser la valeur lors d’une future cession.
Ce choix n’est pas anodin puisqu’il influence la santé financière de l’entreprise, sa capacité à attirer des financements… et la valeur perçue par un potentiel acquéreur.
📌 Notre conseil
Si vous envisagez une cession d’ici 3 à 5 ans, il peut être stratégique de limiter les prélèvements personnels, de renforcer les fonds propres et de structurer votre sortie à travers une approche patrimoniale globale (ex. : apport-cession à une holding, démembrement, prévoyance du pacte Dutreil…).
En résumé, pensez votre rémunération avec lucidité et anticipation
Structurer la rémunération du dirigeant, c’est un exercice d’équilibriste, entre performance économique, protection sociale, fiscalité et projets de vie.
Le bon réflexe ici est de dresser une cartographie complète de votre situation :
- Quels sont vos besoins à court terme ?
- Quels sont vos objectifs de retraite ou de transmission ?
- Quelle est la structure de votre patrimoine global ?
- Quels sont vos leviers professionnels (statut, type de société, niveau de trésorerie) ?
À partir de là, il devient possible de bâtir une stratégie sur mesure, évolutive dans le temps, et parfaitement alignée avec vos ambitions. La rémunération du dirigeant ne doit pas être un sujet que l’on subit, mais un outil que l’on pilote.
Alors, que vous soyez en phase de création, de croissance ou de cession, prenez le temps de vous poser les bonnes questions, et de vous faire accompagner. Et vous aidez à prendre de la hauteur pour faire les bons choix, c’est précisément le rôle de nos Conseillers en Gestion de Patrimoine 😉 !
Vous êtes dirigeant d’entreprise et vous souhaitez mettre en place un plan de rémunération fiable ? Contactez-nous via le formulaire ci-dessous. L’un de nos Conseillers en Gestion de Patrimoine vous rappellera rapidement pour analyser votre situation et vous proposer des solutions concrètes, adaptées à vos objectifs.