
L’épargne salariale : un effet de levier (trop) sous-estimé pour le dirigeant

Et si, plutôt que de vous verser un salaire immédiatement taxé, vous transformiez vos résultats en capital différé ? C’est exactement ce que permet l’épargne salariale. Longtemps perçue comme un dispositif réservé aux grandes entreprises ou aux salariés, elle représente en réalité un levier fiscal et patrimonial puissant pour les dirigeants de TPE et PME.
Bien utilisée, elle offre un double avantage : motiver ses collaborateurs et se constituer une épargne personnelle optimisée.
Psss ! Nous venons de sortir la seconde édition de notre guide patrimonial spécial dirigeant. Il est tout beau, tout frais et mis à jour de la loi de finances 2025 !
Nous y détaillons les différentes étapes de la vie de l’entreprise :
✅ Comment faire vivre l’entreprise ?
✅ Comment protéger les associés et la famille ?
✅ Comment transmettre aux héritiers ?
✅ Comment vendre l’entreprise ?
✅ Et enfin, comment structurer une action philanthropique ?
Vous y trouverez aussi des repères fiscaux ainsi que de nombreuses données et infographies… C’est une véritable mine d’or, tant pour son contenu que pour son aspect technique, qui répondra aux questions des dirigeants d’entreprise, mais également aux interrogations des experts-comptables, notaires et avocats fiscalistes. Téléchargez-le vite, c’est gratuit 😊 !
Comment fonctionne l’épargne salariale ?
L’épargne salariale repose sur un principe simple : transformer une partie des résultats de l’entreprise en capital, plutôt que de la distribuer immédiatement en salaire.
Concrètement, cela passe par deux mécanismes complémentaires :
- L’intéressement et la participation, qui permettent de verser des primes liées à la performance ou aux bénéfices de l’entreprise. Ces primes peuvent être complétées par l’abondement de l’entreprise, c’est-à-dire un versement supplémentaire qui vient amplifier l’effort d’épargne du bénéficiaire.
- Leur placement dans un plan d’épargne dédié (PEE ou PER Collectif), afin de profiter d’un cadre fiscal et social très avantageux.
Ce qui est souvent méconnu, c’est que ces dispositifs ne concernent pas uniquement les salariés. Dès lors qu’une entreprise emploie au moins un collaborateur, le chef d’entreprise peut lui aussi en bénéficier, tout comme son conjoint s’il dispose d’un statut officiel dans la société.
Les enveloppes disponibles
Deux grands plans permettent aujourd’hui de placer les primes issues de l’intéressement ou de la participation : le PEE et le PER Collectif.
| Le Plan d’Épargne Entreprise (PEE)
C’est une enveloppe de moyen terme. Les sommes y sont en principe bloquées pendant cinq ans, sauf cas de déblocage anticipé (achat immobilier, mariage, naissance, etc.).
L’avantage majeur réside dans son régime fiscal :
- À l’entrée, les primes et l’abondement sont exonérés d’impôt sur le revenu et de charges patronales (hors CSG/CRDS).
- À la sortie, le capital est totalement exonéré d’impôt, seules les plus-values étant soumises aux prélèvements sociaux de 17,2 %.
Attention toutefois aux limites : l’abondement est plafonné à 8 % du PASS (soit 3 698 € en 2025) et les versements volontaires ne peuvent dépasser 25 % de la rémunération annuelle brute. Si le salarié investit dans des actions ou des certificats d’investissement émis par l’entreprise ou par une entreprise liée, l’abondement peut aller jusqu’à 6 782,40 €(1).
| Le Plan d’Épargne Retraite Collectif (PER Collectif)
Le Plan d’Épargne Retraite Collectif (PER Collectif), quant à lui, se destine davantage au long terme. Les sommes y sont bloquées jusqu’à la retraite, sauf cas exceptionnels de déblocage anticipé.
- À l’entrée, il bénéficie du même traitement fiscal que le PEE, avec un avantage supplémentaire : les versements volontaires peuvent être déduits du revenu imposable, permettant une économie fiscale immédiate.
- À la sortie, le régime dépend de l’origine des fonds : les primes d’intéressement et d’abondement restent exonérées d’impôt sur le revenu (hors prélèvements sociaux sur les plus-values), tandis que les versements volontaires déduits sont soumis à l’impôt lors du retrait. L’abondement y est plus généreusement plafonné, jusqu’à 16 % du PASS (soit 7 396 € en 2025)(2).
L’abondement, le véritable booster de l’épargne salariale
L’un des atouts les plus puissants de l’épargne salariale est sans doute l’abondement. Il s’agit du versement complémentaire que l’entreprise peut ajouter pour amplifier l’effort d’épargne du dirigeant ou des salariés. Concrètement, chaque versement volontaire ou prime placée peut être majoré par l’employeur, parfois jusqu’à 300 %, dans les limites prévues par la loi.
L’intérêt est double :
- Pour l’entreprise, l’abondement est déductible de l’impôt sur les sociétés et exonéré de charges patronales.
- Pour le bénéficiaire, il est perçu net d’impôt sur le revenu et net de charges sociales (hors CSG/CRDS).
Autrement dit, un dirigeant qui place 1 000 € peut voir cette somme doublée ou triplée grâce à l’abondement, transformant rapidement une épargne personnelle modeste en un capital beaucoup plus conséquent.
Tableau comparatif de l’épargne salariale (2025)
Thème | PEE (Plan d’Épargne Entreprise) | PER Collectif (ex-PERCO) | Abondement (complément employeur) |
Blocage des sommes | 5 ans (sauf cas de déblocage anticipé) | Jusqu’à la retraite (sauf cas spécifiques) | Non applicable |
Fiscalité à l’entrée | Primes et abondement exonérés d’IR, soumises uniquement CSG/CRDS | Idem PEE + versements volontaires déductibles du revenu | Déductible de l’IS, exonéré de charges patronales |
Fiscalité à la sortie | Capital exonéré d’IR (hors plus-values : 17,2 %) | Intéressement/abondement exonérés ; versements volontaires imposés | Net d’IR et de charges pour le bénéficiaire |
Plafonds légaux |
Abondement ≤ 8 % PASS = 3 698 € en 2025 ou 6 782,40 € |
Abondement ≤ 16 % PASS = 7 396 € en 2025 | Peut aller jusqu’à 300 % du versement du salarié |
Versements volontaires | Max. 25 % de la rémunération annuelle | Plafond fiscal PER individuel | – |
Sortie | Capital disponible après 5 ans | Capital ou rente au départ à la retraite | – |
Intérêt principal | Épargne moyen terme, fiscalité douce | Épargne retraite + avantage fiscal immédiat | Effet multiplicateur sur l’épargne (jusqu’à x3) |
Exemple chiffré concret
Imaginons un dirigeant qui décide de placer 2 000 € par an issus de son intéressement sur un PEE. L’entreprise choisit de l’accompagner en versant un abondement de 100 %.
👉 Résultat : son effort personnel de 2 000 € se transforme immédiatement en 4 000 € d’épargne annuelle.
Au bout de dix ans, sans effort supplémentaire de rémunération, ce dirigeant aura ainsi accumulé 40 000 €. En supposant un rendement moyen de 4 % par an, son capital atteindrait environ 48 000 €.
Si ces mêmes 4 000 € avaient été versés sous forme de salaire, l’entreprise aurait dû débourser près de 65 000 € charges comprises, et la somme nette reçue par le dirigeant aurait été bien inférieure.
🔔 L’épargne salariale apparaît donc comme une solution bien plus efficace que la rémunération classique.
Pourquoi c’est un levier pour le dirigeant ?
En pratique, l’épargne salariale permet au dirigeant de : ✅
✅ Se constituer une épargne sans réduire sa rémunération immédiate : les primes et abondements viennent en supplément, sans impact sur le net perçu au quotidien.
✅ Bénéficier d’un cadre fiscal et social très favorable : exonérations, déductions et absence de charges patronales rendent ce dispositif particulièrement performant.
✅ Motiver et fidéliser ses collaborateurs : en associant l’équipe aux résultats de l’entreprise, on crée un véritable levier de cohésion et d’engagement.
✅ Préparer ses grands projets patrimoniaux de long terme : qu’il s’agisse de la retraite, de la transmission de l’entreprise ou d’un investissement immobilier, l’épargne salariale agit comme un capital différé disponible au moment opportun.
👉 En clair, c’est un complément de rémunération différée, bien plus efficace qu’une simple augmentation de salaire.
Conclusion
L’épargne salariale n’est pas une charge, mais un investissement stratégique.
- Pour le dirigeant : une rémunération différée, fiscalement optimisée.
- Pour les collaborateurs : une prime attractive et motivante.
- Pour l’entreprise : un outil puissant de cohésion et de marque employeur.
👉 Bref, un dispositif gagnant-gagnant, qui transforme la performance collective en patrimoine personnel.
Mais encore faut-il le mettre en place de façon intelligente : calibrer l’abondement, choisir entre PEE et PER Collectif, adapter les règles aux objectifs de l’entreprise… Autant de décisions stratégiques qui méritent un accompagnement.
Nos conseillers en gestion de patrimoine sont là pour vous guider et bâtir une solution sur mesure, adaptée à votre entreprise et à vos ambitions personnelles.
Les dispositifs en chiffres
L’épargne salariale n’est pas un dispositif marginal : elle concerne déjà des millions de Français et s’impose comme un pilier de la stratégie patrimoniale.
- 10,2 millions de salariés couverts(3) : plus d’un sur deux bénéficie d’au moins un dispositif, preuve que ce n’est pas réservé aux grandes entreprises.
- 44,4 % disposent d’un PEE(4) : idéal pour placer les primes dans un cadre fiscal privilégié, avec une disponibilité après 5 ans ou lors de certains événements (mariage, achat immobilier, etc.).
- 26,3 % ont un PER Collectif(5) : un outil plus récent, pensé pour la retraite, avec la possibilité de déduire les versements volontaires du revenu imposable.
- 2 920 € en moyenne par salarié(6) : c’est le montant brut des primes et abondements dans les entreprises de plus de 10 salariés, un vrai complément qui peut représenter plusieurs dizaines de milliers d’euros sur une carrière.
👉 L’épargne salariale est déjà un réflexe pour de nombreuses entreprises. Dirigeant, c’est aussi une opportunité pour optimiser votre rémunération et préparer vos projets futurs.
En très peu de temps, nous pouvons calibrer un dispositif adapté à votre entreprise. Pas de paperasse inutile, pas d’engagement. Juste une optimisation immédiate de votre rémunération et un outil motivant pour vos équipes. Intéressez ? Contactez-nous dès maintenant via notre formulaire de contact ci-dessous 😉 !
(1) https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2142
(2) https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F36526/1
(3), (4), (5), (6) | Source : DARES, L’épargne salariale en 2022, DARES RÉSULTATS N° 39, Juillet 2024